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Iame où l'oeuvre inachevée Roman de Lili-oto

  

I
am
 
où 
l'oeuvre inachevée


Roman 

Lili-oto




-




Autoédition

Edité par l'artiste sur le net

gratuit et épisodique



Art Contemporain
livre
net Art/web Art



 

 

* petite note: où dans le titre interroge ici le lieu, la direction, le but... (donc il n’y a pas de faute)


* Ce roman est gratuit car je ne suis pas un écrivain mais un artiste plasticien qui utilise les mots et le sens comme la terre, donc pour sa plastique ou sa malléabilité... Gratuit, car je ne suis pas intéressé par l'industrie du livre, il y a tellement de livres qu'un de plus ou un de moins ne change rien, et je n'ai pas d'affinité avec le populisme industriel ou culturel et l'industrie en général et surtout leurs PDG. Gratuit car tout est payant et ça me gonfle. Gratuit car je ne sais pas si le talent est au rendez-vous... Mais gratuit indique qu'il n'y a pas de correcteur, donc si vous voulez m'aider et corriger mes fautes d'orthographes ou de frappes, vous pouvez laisser un commentaire en bas de page... Bonne lecture...

 

ROMAN

 

 

          Lyon. Un dimanche matin à la Croix Rousse, un dimanche matin de kir, de blancs, de communards, un dimanche matin de fruits et de légumes, un dimanche matin de gros pains. Un dimanche matin de chineurs de clopes et d'apéritifs, résidents souffreteux des pentes traversant la frontière du boulevard pour se mêler aux ploutocrates du plateau... Un dimanche matin comme tant d'autres... les fourvoyeurs de la création de l'art du jaja s'abreuvent à la santé du cash de leurs hôtes. Au fil du vin les élastiques des goulots se brouillent les côtes. Au fil des pensées, les heures s'inventent une mère protectrice de cachets... Toutes ces terrasses portent en elles l'imperturbable Cinq Cents Sept mille fois réuni et révoqué dont les annexes du huit ou du dix font et défont les tours de tables... Pierre n'échappe pas à la règle, comédien pour de petites compagnies de théâtre, il se doit de réunir à la date fatidique son cotât d'heures... Le dimanche matin, le petit blanc donne l'occasion de se retrouver autour des mortelles angoisses de madame Assédic... Souffreteux, ploutocrates dans un petit monde charmant. Tout en bas, au pied des pentes, dans un au-delà de toute expression, la normalisation du parvis de l'hôtel de ville se réduit à un morpion de points d'eau d'un baroque froid. Une coalition complaisante de chevaux dans une douce et soyeuse révolte affronte l'épine frontale du musée. Chevaux de Gribouille de la cour du roitelet Pétaud paumés dans un jardin de pierre, d'eau, de jets et de lignes sans rime ni raison...

  

          Elle est douce... Pierre aime ses caresses... Ses seins... Sa petite fleur... Ils jouissent... La lumière se brise... Nuit... Yame passe la nuit à parcourir des millions et des millions d'années lumière à la recherche du petit prince qui dort dans ses bras. Il est pourtant là. Ses yeux ont rejoint le microcosme des abrégés, les petites heures où chacun d'entre-nous compose et se confond dans une émulsion de formes et de couleurs, comme un diagramme ponctué de dialecte en circonvolution. Son épiderme souffre et exprime l'ingratitude de ses efforts. Ses cils risquent à tout moment d'être engloutis... Veines et rides s'entremêlent, refusant, même pour un seul instant un droit à la paresse à toutes les incertitudes de sa peau... Yame aime le jeu, la farce, la comédie, le drame, aussi distante que chaleureuse, sensuelle et insensible... Malheureusement, elle n'avait rien à raconter à sa famille ou à ses amis et à son amoureux parce que la matérialité ne prenait jamais forme. Expositions, publications, marelle de ses rêves...



          Cette nuit tout était tout plein de réalité. Je me souviens moi toute petite Yame que je suis, que mon rêve s'est immobilisé sur le bord de sa route où se tenait un personnage envahit de gribouillis comme si son ossature c'était réduite aux règles architecturales du trait, comme une sculpture d'Alberto Giacometti de traits et de dessins sans fin... Ce drôle d'individu nonchalant, d'une irréflexion presque insolente et d'un léger mouvement de l'une de ses extrémité convia un autre personnage à le rejoindre... L'autre était carrément sans détour, un amalgame organique, des globules de couleurs enroulées sur une ossature de glu. Les organes sensoriels, nez, bouche, yeux et les mains donnaient l'impression de se mouvoir dans une émulsion. Les organes étaient en suspension dans une chair formant un corps miscible comme les personnages de Francis Bacon... Ils se sont interpellés dans une dialectique à asseoir mon rêve sur son postérieur. Franchement, j'étais galvanisé. Mon rêve n'en revenait pas, face à lui se dessinait une drôle de foire. Sur ces stands, il y avait pleins de matières de provenances diverses. Un arrivage de couleurs de tous horizons s'entrechoquaient dans des cages, il y avait même un petit stand avec des bonbons au liant parfumés à l'huile de lin. Au loin, on devinait par son odeur bien singulière une boucherie liquéfiante de colle de peau et de cartilage et face à elle une concurrente en pleine lixiviation, boucherie contemporaine d'où s'exhalait les vapeurs de ses dissolvants...

          J'étais verni, parait-il ! Il y avait une foire et qu'une dans le mois, le jour de l'atmosphère. Vrai comme véridique ! Loin, loin dans l'espace de mon rêve, d'une façon cyclique et indélébile, une fois par mois, Atmos se confondait avec Sphaira. Au moment fatidique, un véritable emphysème de sons organiques couvrait le marché. Emouvant... Bouleversant. Le foisonnement de toutes les dialectiques s'échappant de tous les personnages s'élevaient dans l'espace. La multitude ne fit qu'un dés le dernier palier franchi, poussées hors d'elles-mêmes par le miracle d'une exérèse, elles s'accouplaient avec volupté autour du lit nuptial d'Atmos et Sphaira afin de s'y confondre et de s'y répandre. Un véritable orgasme unicellulaire dans une orchestration pleine de couleurs...

- Mon rêve est resté con tellement c'était beau !

          Mais comme tout bon marché digne de ce nom, il y avait un mendiant. Lorsque son regard grave et triste croisa celui de mon rêve, mes yeux rougirent de timidité. Dans toutes leurs dialectiques, les personnages s'étaient imposés une économie de type horizontal à la différence de la race maudite en ces lieux, les Autoportraits qui étaient interdit sur le marché. Les Autoportraits s'identifiaient à la race de leurs géniteurs qui fonctionnaient eux dans une économie décrétée de type pyramidale. De plus, leur vanité scotchait leurs erreurs... Malheureusement, cette interdiction en ces lieux, les condamnait à s'éteindre d'eux-mêmes décimés par une dégénérescence contagieuse, l'altération de leur matière... Au début, des craquelures incurables congestionnaient leurs oxydes puis des croûtes tombaient défleurissant leurs compositions. Bouts de doigts, bouts de nez, lèvres, yeux virolés partaient en lambeau, terrible lèpre picturale... Pour les plus atteints, la toile était perforée, l'oeuvre maligne d'une moisissure surgénérée par la permutation moléculaire des ces oxydes congestionnés. Pour les plus meurtris, châssis, montants et traverses jaillissaient de leurs chairs laissant aux carnassiers le soin d'en finir de cette hégémonie du goût et qui fit d'ailleurs le bonheur de ce petit mouvement structuraliste à souhait et Mao dans l'oeuf ! 


          Ce mendiant avait été sauvé grâce au lobe de son oreille, les personnages entretenaient cette mendicité car il portait en lui toute la misère de sa race. Moqueurs à souhait, ce mendiant alimentait plaisanteries et blagues sur l'auto-idolâtrie et le fétichisme des géniteurs, les Omnivores. Cet espèce de grands singes imputrescibles, idiots à souhait qui
s'autoclassaient à la queue de la phénoménologie. Ce mendiant était représentatif de sa planète, la planète des êtres s'autoblessant collectivement et réciproquement. Les Omnivores se caractérisent essentiellement par leur manque de mémoire, ils ont oublié tout simplement que le ciel est noir et que la mince couche transparente parfois bleue, grise ou rougeâtre est la source même de leur existence. D'une philosophie embrouillée mais simpliste: <<Tout leur est dû >> ! Ils sont armés d'un fort pouvoir d'abstraction conjugué à des temps qui leurs sont bien propres, subtiles et raffinés où ils savent distiller intelligence et imaginaire. Malencontreusement, ce savant mélange fruit d'un enthousiasme liant la mémoire du temps présent à la mémoire des sentiments s'éclipse. Seuls les personnages d'une dialectique avaient accès aux produits du marché. Les Autoportraits soumis au langage et non à une dialectique, un langage de résonance omnivore étaient condamner et ne pouvait se nourrir que de leur propre consonance. Pourtant, la présence du mendiant à la fois condamner et expié sur ce marché était le marque d'une faiblesse chez ces tous puissants. Alors moi, tout petite Yame que je suis, j'ai demandé à mon rêve si les personnages accepteraient que mes sculptures se nourrissent des produits du marché. Mon rêve m'a regardé d'un air étonné et amusé et m'a confié :

- Tu sais... Les personnages ne connaissent pas leurs géniteurs, sinon...

- OK ! Mais de toute façon, ils sont condamnés aussi !

- Pourquoi ?

- Ils sont condamnés à voir mais jamais à se voir... Il n'y a et il n'y aura jamais de miroir dans mes rêves !

Mon rêve repris sa route. Le heurt d'un bol contre du marbre dissipa le véhicule de mes songes. il venait tout juste d'ingurgiter les dernières gouttes de son thé. Hier soir, Pierre était venu frapper à ma porte. A son grand regret, nos corps se sont mêlés, aimés et endormis avec la grâce d'une pleine lune. Il lève les yeux aux ciel...

 

          Depuis deux jours, Yame n'a plus rien dans ses poches et seulement deux unités sur la petite carte. Il a raccroché, Elle voulait lui dire... Mais, il n'y a plus d'intervalle, le silence est signe de rupture, alors il raccroche. Elle tourne autour de la cabine. Une unité pour un non, une unité pour un refus, la machine aura avalé sa voix pour deux unités. On ne peut plus rien dire si on vous dit que vous n'avez plus rien à dire. Quel échec ! Où plutôt : Quel échec... Et si j'enlevais les trois petits points ! Non ! 

          Yame habite dans vingt mètres carré. Un seul robinet d'eau froide pour la toilette, la cuisine et pour étancher sa soif. Des petits coins dans un cagibi parfumant de temps en temps l'escalier des communs. A la mairie de Lyon, elle a demandé un HLM... Mais être artiste et Croix-Roussienne, ça fait au moins trois tares... Suspicion du petit personnel en supplément, des adjoints en complément et du Maire en remerciement. De toute façon... Peut-être que la construction de l'Europe passe en premier lieu par le même pied d'égalité de tous les pauvres des pays membres ! Reste à savoir qui du droit ou du gauche aura légitime regard de l'oncle Sam !

<< De toute façon pauvre peut-être, mais certainement pas démuni ! >>. Son atelier est riche de matière et de couleurs... Un véritable mardi gras ! Tout à l'heure, Elle lui ai dit : << j'arrête ! >>

- N'en fait rien, Yame ! je t'en prie... Va jusqu'au bout !

- Ben voyons ! >>. Et hop ! La deuxième unité était consommée. Elle n'a même plus de quoi acheté une baguette de pain, une accumulation de dettes et ses contradictions.... Et à vrai dire : << Au bout de quoi ? >>

          En fond de cour, une vieille porte en bois et deux fenêtres aux volets imposants... Sur la porte Yame a vissé une plaque en aluminium brossé gravée de belles lettres noires, en deux lignes et quelque mots: " Atelier" et "L'Art ça dérange mais ça ne se dérange pas !" L'espace intérieur résiste à la lumière...Tout est épais et lourd, comme les vieux ateliers de nos anciens forgerons. Pesantes présences, voûte et murs tranchent un parquet noirci de cet enflure de temps... Silence... De grandes tiges d'acier jaillissent des cloisons, sa main effleure le plateau en chêne d'un ancien meuble de soyeux... Le soleil n'a pas le droit de citer en ce lieu, ici, les Nymphéas auraient certainement péri avant même que Monet ai eu le temps de signer le plus beau bouquet que le monde s'est vu offrir... Yame a signé le bail et elle a installé la lumière... La toile et son cadre étaient trop nobles, beaucoup trop riches, chargés d'histoires si belles et si émouvantes... Tous deux seront culture et révolte. Quant à elle, elle a fait le choix pour un support tout simple ; un vulgaire film transparent en plastique. Voilà ! Et comme les murs de l'atelier étaient imposants, elle a été un bon serviteur, elle les a gavé de fragments. 



          Une nuit lors de l'une de ses fugues de jeune adolescente, allongée sur un banc dans un arrêt d'autobus à une centaine de kilomètres de Londres, dans une campagne envahie par la neige, Yame a rêvé à un saucisson Elle n'avais pas mangé depuis deux jours. Déjà la veille, sur sa route, surprise ! Il était environ dix-neuf heures et elle avait vraiment soif, très soif. A la nuit tombante, Yame aperçu sur la route un garde barrière dans son petit cabanon en bois. Elle lui demanda gentiment de l'eau. Il en n'avait pas. Parlé l'anglais comme on charrue un pré suffit en soi pour avoir la panse blindé à tout opportunité et elle le savait bien... Elle poussa violemment le type de la main qui s'est mis à hurler. Elle se précipita sur un bac. Elle en jeta l'éponge et Yame a bu le tout d'un seul trait. C'était gras comme une soupe, l'eau avait une odeur équipollente à sa couleur, noirâtre... Elle contourna le gardien d'un oeil réprobateur qui feint d'ignorer la courte manche qui les séparait... Une histoire de facto qui fit que leurs postérieurs, bancs et encriers furent de la même astreinte!

  

          Un samedi matin, Elle avait quitté la maison, couru jusqu'à la gare et une nuit elle a rêvé à un saucisson. De retour, elle est allée à la cuisine fouiller dans les placards. Bonheur! Elle l'a mis sur la table. Yame a complètement mangé son saucisson. La première fois de toute sa vie d'adolescente qu'elle mangeait un saucisson entier et à pleine bouche. Elle a mangé son rêve. Elle ne savait pas que l'on pouvait mangé ses rêves. Aujourd'hui, lorsque de nouvelles sculptures triturent son imaginaire, elle est capable de se frustrer pendant plusieurs semaines, voir des mois et de s'empêcher de les réaliser... Cette insoutenable mayonnaise de l'être vous éjacule des mains et implose tout idée de concept ... Des saucissons dont les pores tels des sangsues vous sucent vos pensées jusqu'au racloir de l'inconscient !

Un après-midi d'adolescente, elle a écrit un manifeste à l'intention de ses jeunes congénères...

Pour un manifeste à l'encontre des coloristes excrétoires...

Notre corps digère une quantité innombrable de pigments colorés et les transforme en une matière homogène qu'il rejette.

Notre cerveau digère tous les jours et à toute heure une quantité innombrable d'informations. Nous pouvons influencer la couleur de la matière excrémentielle par l'absorption d'une quantité excessive d'un pigment de même nature... Par un processus identique, notre cerveau pourrait s'aliéner par une répétition excessive de mêmes informations.

Personne ne peut digérer les aliments à votre place, mais il arrive souvent que d'autres décident de l'information et finissent par vous digérer... Yame

Ah ! Si ça pouvait être vrai! Relever son petit cul en plongeant le regard sur la dernière palette qui est venue irisée la blancheur de son trône lui aurait au moins donné le goût à la vie... Mais non! C'est oléagineux et poisseux...

 

          Premier jet de son premier livre sur la monomanie des pouvoirs qui restera à tous jamais quelque part... Certainement quelque part où la raison et la morale lui claquèrent insolemment la porte ! Et puis, elle n'avait plus le temps, la buraliste avait mis un nouveau présentoir à l'entrée de son magasin... Un nouveau journal qui aboyait tout le temps en appelant au secours de son porte-monnaie... Drôle de nom pour un journal, Libération, elle n'arrivait pas à décrypter une seule parcelle de leur phraséologie... Papa et maman ne nous avaient pas former à prolétarien, révolution, marxisme, révolution culturelle et cette façon d'écrire dans un langage différent de Molière, de Causette et surtout de la rue... Coup de coeur inexplicable, elle l'achetait tout le temps pour qu'il ne disparaisse pas du kiosque et lorsqu'elle n'avait pas d'argent, elle passait devant la vitrine de la buraliste inquiète pour eux et de leur devenir... Pourtant elle ne comprenait toujours rien à l'évolution de leur rhétorique. Peut de temps après, un événement coagula les esprits des champs environnants. Une communauté débarque et s'installe en plein charolais alors qu'ils étaient végétariens... Tranche de foie, ils étaient fous ceux-là ! Elle n'a pas compris le sens de cette démarche et ça a foutu un sacré coup à son livre... Mais comme ça ne suffisait pas, ils furent suivis par l'installation en bas de la ville, face au château et donc au marquis, d'un journal qui venait de la capitale... La Gueule Ouverte, encore un drôle de nom pour un journal, de plus anarcho-écolo, encore des mots signifiant flirtant sur les lèvres... La monomanie des pouvoirs faisaient piètre figure face à cette nouvelle donne... Monomanie en panoplie et définitivement archivée dans le tiroir de son bureau... Dans son café préféré, ces drôles de journalistes parlaient du docteur Choron, de Cabu et bien d'autres... Du sommet des Crêts, le point culminant de la ville, elle tenait table ronde afin de faire face à ces martiens venus d'où on ne savait pas trop d'ailleurs... Que dire et que faire face à cet impérialisme de mots et de dessins sous le sceau de citadins... Face à l'aiguillette, la bavette ou l'araignée essaye de communiquer avec ce genre d'individus qui refusent d'interdire l'interdit... A ses yeux, communauté, Libération, Actuel, Gueule Ouverte n'étaient qu'un... Si demain les martiens débarquent chez toi je te défis de savoir qui est le bronzé, l'intello, et si l'un parle avec l'accent du méridien ou des deux pôles... Ce sont eux qui lui ont offert le dialogue entre la divergence fondamentaliste et éthique, de la communauté et du journal, les premiers végétariens et les seconds d'une gueule plutôt carnivore avec un certain penchant pour la bonne bouteille... Puis ce fut avec certains les petits concours de portraits chez Mireille... Son dessous de matelas s'agrandit de journaux satiriques et des petits ragots de Lutece... Dans son bled, de la tribu romaine, table rase, ils étaient redevenu tous gaulois... Le maire, la gendarmerie et la troupe de notables résistaient aux envahisseurs... Sous les toits, l'interdit pleuvait, montrant du doigt ces barbares et ces malpropres, d'un Panoramix absolutix...

  

          D'eux, elle et ses potes étaient frustrés de codes essentiels et existentiels, déshériter sans avoir été sevré! Elle compris très vite la mesure de leur univers, leur espace était clos afin d'en délimiter sa porte d'accès, histoire de filtrer les emmerdeurs ! Elle était dans une telle demande d'exotisme et d'horizons verticaux, que la côte de boeuf pris un sérieux coup au CAC 40 ! Leur langage fleurissait d'hermétisme, d'occultisme et d'oracles futuristes la congédiant de leurs rites initiatiques. Elle se sentait à la fois exclue et emprisonnée. Mais qu'étaient donc ces perspectives et cette introspection nous obligeant à des point de vues ou de fuites que notre collectivité, milieu et classes avaient oublié de nous programmer. Pourquoi jouaient-ils toujours à guichet fermé? Pourquoi n'avions-nous pas accès à cette nouvelle police de l'éloquence ? Pourquoi cette rhétorique l'aimantait-elle ? Leur gai savoir la renvoyait à l'inertie comme un point se refuserait à la ligne tout en revendiquant ses attributs. Yame et son clan étaient apôtres et disciples de nouveaux prophètes et de nouvelles bibles dont les combats du sang des pavés crachaient un satirisme les laissant seuls face à l'expectative. Les anciens combattants de l'Algérie se muraient dans un silence ambigu et confus, ceux de la dernière guerre la renvoyaient aux monuments aux morts une fois l'an et ceux de soixante huit les domptaient à grands coups de pronostic d'un grand prix au grand soir d'une grande course finale circonvolutionnaire et permanente. Une frénésie de noms russes et chinois frétillaient provoquant schismes et déchirures... Passions et vérité s'enchevêtraient mais encore et toujours à guichet fermé, le baiser de la Belle à la Bête se voilait du rectangle blanc des pouvoirs et des contre-pouvoirs... Ils devaient suivre, suivre à tout prix, contrer, contrer à tout prix, lutter, lutter à tout prix ! L'étau se resserrait et ils étaient doucement broyés entre deux mâchoires, soeurs ennemies dont elle ne comprenait pas les conventions. Elle ne demandait qu'à les comprendre mais l'urgence était telle que tous tombaient sous le joug des valeurs antinationales ou contre-révolutionnaire. Tous ce qu'elle savait avec ses yeux écarquillés d'adolescente, c'est que nous avions dans tous les cas de figure, le feu au cul ! Mais souffler n'est pas jouer et de ce brasier de certitudes elle en gardera l'amer goût d'une génération après guerre égoïste à souhait, paumée et revancharde ! Le destin de ces gens qui n'ont jamais tord et qui nous enferment encore aujourd'hui dans des discours à la "mort moi le noeud". Sucez les amis, sucez!





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