EXPOSITION: Installé depuis 2003 au Faubourg des Arts, à Bordeaux, Lili-oto réenchante les formes avec un talent reconnu pour étonner son monde. Féerique.
presse journal Sud ouest 2006
Les Voyages Lumineux de Lili-oto
Dans les années quatre vingt dix, entre Lyon et Avignon, cette artiste né en Bourgogne tentait d'appliquer "pour de vrai" les théories appelant à refonder le monde de l'art dans des ateliers collectifs pluridisciplinaires et nomades. Ainsi, entre ses expos personnelles, naquit "Artung Gallery", cirque mécanique "articulé par une cinétique aquatique, sous chapiteau, avec des aquariums géants". Quand il ne travaillait pas comme chef décorateur pour le cinéma à Lyon (notamment avec Mehdi Charef) quand il n'était pas embarqué dans la création de décors pour restos ou des bars amateurs de baroque, Lili-oto explorait le monde des polycarbonates, c'est à dire les plastiques du genre PVC que l'on peut transformer à chaud et mouler comme du verre.
" Lili" en hommage au surnom de son père Louis. "Oto" pour se souvenir du maître expressionniste allemand Otto Dix pourchassé par les nazis. Voilà pour le patronyme. Quant au matières plastiques et autre verreries peintes, elles s'imposent à l'évidence pour un artiste vivant à Lyon, capitale de la pétrochimie : " J'ai mis au point une peinture à la fois indélébile et captant la lumière sans être opaque pour tracer des fils de couleurs sur mes structures plastiques. "Dans le lumière, ces cônes et tubes transparents portent un lacis de couleurs épousant les formes, paraissant à la fois en deux ou trois dimensions comme chez l'Américain Franck Stella dont le travail a marqué Lili-oto.
Avec le vîme. Aprés Lyon et Paris vint Bordeaux et l'envie de travailler un matériau du terroir : cette sorte d'osier, le vîme (ou vîm) que le vigneron emploie pour attacher sa vigne. Noués au petit point avec du fil d'Ecosse, les longs bras de ces structures aux tons de bois rouges tracent dans l'espace des volumes en mouvement perpétuel, entre un Vasarely et un Calder apaisé.
Le spectacle intrigue les collectionneurs venant des châteaux médocains. De ses activités croisées chez un artiste aussi discret que curieux de tout, est née une aventure artistique qui semble aujourd'hui mûre pour séduire le mécénat. Dans cette matrice artistique du Faubourg des Arts en pleine éclosion à Bordeaux Chartrons, la création tente d'exister avec ce même talent qui anime les nouveaux et jeunes galiéristes bordelais : "Des initiatives comme celles de Thomas Bernard pour Cortex Athletico nous concernent", observe Lili-oto, "nous sommes dans la même dynamique et vivons les mêmes enjeux. Nous créons dans une ville d'art, ce serait bien que l'on nous soutienne." :
Jean-Noël Cadoux.
Note : "Variations Curvilignes" ARTOONG STUDIO (34 rue du Faubourg des Arts). (jusqu'au 30 juin)
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